Managing menopause

J Obstet Gynaecol Can. 2014 Sep;36(9):830-833. doi: 10.1016/S1701-2163(15)30487-4.
[Article in English, French]

Abstract

Objective: To provide updated guidelines for health care providers on the management of menopause in asymptomatic healthy women as well as in women presenting with vasomotor or urogenital symptoms and on considerations related to cardiovascular disease, breast cancer, urogynaecology, and sexuality.

Outcomes: Lifestyle interventions, prescription medications, and complementary and alternative therapies are presented according to their efficacy in the treatment of menopausal symptoms. Counselling and therapeutic strategies for sexuality concerns in the peri- and postmenopausal years are reviewed. Approaches to the identification and evaluation of women at high risk of osteoporosis, along with options for prevention and treatment, are presented in the companion osteoporosis guideline.

Evidence: Published literature was retrieved through searches of PubMed and The Cochrane Library in August and September 2012 with the use of appropriate controlled vocabulary (e.g., hormone therapy, menopause, cardiovascular diseases, and sexual function) and key words (e.g., hormone therapy, perimenopause, heart disease, and sexuality). Results were restricted to clinical practice guidelines, systematic reviews, randomized control trials/controlled clinical trials, and observational studies. Results were limited to publication dates of 2009 onwards and to material in English or French. Searches were updated on a regular basis and incorporated in the guideline until January 5, 2013. Grey (unpublished) literature was identified through searching the websites of health technology assessment and health technology assessment-related agencies, national and international medical specialty societies, and clinical practice guideline collections.

Objectif : Offrir, aux fournisseurs de soins de santé, une mise à jour de la directive clinique quant à la prise en charge de la ménopause chez les femmes asymptomatiques en santé, ainsi que chez les femmes qui présentent des symptômes vasomoteurs ou urogénitaux; cette mise à jour se penche également sur les facteurs associés à la maladie cardiovasculaire, au cancer du sein, à l’urogynécologie et à la sexualité. Issues : Les interventions quant au mode de vie, les médicaments d’ordonnance et les traitements de médecine complémentaire et parallèle sont présentés en fonction de leur efficacité dans la prise en charge des symptômes ménopausiques. Des stratégies de counseling et thérapeutiques en ce qui concerne les préoccupations en matière de sexualité au cours de la périménopause et de la postménopause sont passées en revue. Des approches quant à l’identification et à l’évaluation des femmes exposées à un risque élevé d’ostéoporose (ainsi que des options en matière de prévention et de traitement) sont présentées dans la directive clinique sur l’ostéoporose qui accompagne les présentes. Résultats : La littérature publiée a été récupérée par l’intermédiaire de recherches menées dans PubMed et The Cochrane Library, en août et en septembre 2012, au moyen d’un vocabulaire contrôlé (p. ex. « hormone replacement therapy », « menopause », « cardiovascular diseases » et « sexual function ») et de mots clés (p. ex. « HRT », « perimenopause », « heart disease » et « sexuality »). Les résultats ont été restreints aux directives cliniques, aux analyses systématiques, aux essais comparatifs randomisés / essais cliniques comparatifs et aux études observationnelles. Les résultats ont également été restreints aux documents publiés, en anglais ou en français, à partir de 2009. Les recherches ont été mises à jour de façon régulière et intégrées à la directive clinique jusqu’au 5 janvier 2013. La littérature grise (non publiée) a été identifiée par l’intermédiaire de recherches menées dans les sites Web d’organismes s’intéressant à l’évaluation des technologies dans le domaine de la santé et d’organismes connexes, dans des collections de directives cliniques, dans des registres d’essais cliniques, auprès de sociétés de spécialité médicale nationales et internationales, et dans des collections de directives cliniques. Valeurs : La qualité des résultats est évaluée au moyen des critères décrits dans le rapport du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (Tableau). Déclarations Sommaires et Recommandations Chapitre 1 : Évaluation et gestion des risques chez les femmes ménopausées Recommandations à l’intention des patientes 1. Les femmes dont l’âge se situe entre 51 et 70 ans devraient quotidiennement consommer 7 portions de légumes et de fruits, 6 portions de produits céréaliers, 3 portions de lait et de substituts et 2 portions de viande et de substituts. (III-A) 2. Un régime alimentaire faible en sodium et en sucres simples (dans le cadre duquel les graisses non saturées sont préférées aux graisses saturées et trans, et la consommation de fruits, de légumes et de fibres est accrue) est recommandé. (I-A) 3. L’administration systématique d’une supplémentation en vitamine D et un apport quotidien en calcium sont recommandés pour tous les Canadiens d’âge adulte, et ce, toute l’année. (I-A) 4. L’atteinte et le maintien d’un poids santé tout au long de la vie sont recommandés. (I-A) 5. Les femmes âgées de 18 à 64 ans devraient faire chaque semaine au moins 150 minutes d’activité physique aérobie d’intensité modérée à élevée par séances d’au moins 10 minutes. (I-A) Recommandations à l’intention des fournisseurs de soins de santé 1. Chez les femmes, un tour de taille ≥ 88 cm (35 pouces) est associé à un risque accru de problèmes de santé tels que le diabète, les maladies cardiaques et l’hypertension; la mesure du tour de taille devrait donc faire partie de l’évaluation initiale visant l’identification des risques. (II-2A) 2. Les fournisseurs de soins devraient mettre régulièrement à jour le statut de toutes leurs patientes quant au tabagisme, (I-A) conseiller clairement à leurs patientes d’abandonner le tabagisme, (I-C) évaluer la volonté de leurs patientes à se soumettre à un traitement qui leur permettra d’atteindre l’abstinence (abandon du tabagisme) (I-C) et offrir leur aide à toutes les utilisatrices de tabac qui expriment la volonté d’entamer un traitement pour renoncer au tabagisme. (I-A) 3. La tension artérielle devrait être mesurée et maîtrisée tout au long de la ménopause. (II-2B) Lorsque la pression systolique est ≥ 140 mmHg et/ou la pression diastolique est ≥ 90 mmHg, une consultation particulièrement vouée à l’évaluation de l’hypertension devrait être mise à l’horaire. (III-A) 4. Un profil lipidique devrait être établi chez les femmes postménopausées ou de 50 ans ou plus et chez celles qui comptent des facteurs de risque additionnels (comme le tabagisme actuel, le diabète et l’hypertension artérielle). (II-2A) 5. Une évaluation du risque cardiovasculaire au moyen du score de risque de Framingham devrait être menée tous les 3 à 5 ans chez les femmes dont l’âge se situe entre 50 et 75 ans. (II-2A) 6. Les antécédents de complications de la grossesse (la prééclampsie, l’hypertension gestationnelle, le diabète gestationnel, le décollement placentaire, l’accouchement préterme idiopathique et/ou le retard de croissance intra-utérin) devraient être sollicités, puisqu’ils peuvent souvent permettre de prédire la présence d’un risque accru de maladies cardiovasculaires prématurées et de décès attribuable à ces maladies; la présence de tels antécédents pourrait également éclairer les décisions quant à la nécessité de procéder à un dépistage. (II-2B) Chapitre 2 : Maladies cardiovasculaires Recommandations 1. Les fournisseurs de soins de santé ne devraient pas mettre en œuvre une hormonothérapie aux seules fins de la prévention des maladies cardiovasculaires (coronaropathie et accident vasculaire cérébral) chez les femmes postménopausées plus âgées, puisque nous ne disposons d’aucune donnée permettant de soutenir cette indication en ce qui concerne l’hormonothérapie. (I-A) 2. Le vieillissement, l’obésité, la présence d’une mutation du facteur V de Leiden et la présence d’antécédents de thrombose veineuse profonde sont tous des facteurs qui entraînent une hausse du risque de thromboembolie veineuse. Le traitement administré par voie transdermique est associé à un risque moindre de thrombose veineuse profonde, par comparaison avec le traitement administré par voie orale, et ne devrait être envisagé que lorsque les avantages l’emportent sur les risques. (III-C) Les fournisseurs de soins de santé devraient s’abstenir de prescrire une hormonothérapie par voie orale aux femmes exposées à des risques élevés de thromboembolie veineuse. (I-A) 3. Les fournisseurs de soins de santé devraient mettre en œuvre d’autres interventions et traitements factuels en vue d’abaisser efficacement le risque d’événements cardiovasculaires chez les femmes qui présentent ou non une maladie vasculaire. (I-A) 4. Les facteurs de risque d’accident vasculaire cérébral (obésité, hypertension, taux élevés de cholestérol, diabète et tabagisme) devraient faire l’objet d’une prise en charge chez toutes les femmes postménopausées. (I-A) 5. Au moment de prescrire une hormonothérapie à des femmes postménopausées plus âgées, les fournisseurs de soins de santé devraient traiter de la question des facteurs de risque cardiovasculaires; l’œstrogénothérapie à dose faible ou très faible est à privilégier. (I-B) 6. Les fournisseurs de soins de santé peuvent prescrire une hormonothérapie aux femmes diabétiques pour le soulagement des symptômes ménopausiques. (I-A) Chapitre 3 : Hormonothérapie ménopausique et cancer du sein Recommandations 1. Les fournisseurs de soins de santé devraient, à la lumière de l’association entre la durée d’utilisation et le risque de cancer du sein, passer périodiquement en revue les risques et les avantages de la prescription d’une hormonothérapie à une patiente ménopausée. (I-A) 2. Les fournisseurs de soins de santé peuvent prescrire une hormonothérapie visant à contrer les symptômes ménopausiques à des femmes exposées à un risque accru de cancer du sein, moyennant la mise en œuvre de services de counseling et de surveillance appropriés. (I-A) 3. Les fournisseurs de soins de santé devraient clairement discuter, avec les patientes cherchant à obtenir un traitement contre leurs symptômes ménopausiques pénibles (symptômes vasomoteurs ou atrophie vulvovaginale) après avoir obtenu un diagnostic de cancer du sein, de l’incertitude entourant les risques associés au recours à l’hormonothérapie générale à la suite d’un tel diagnostic. (I-B) Chapitre 4 : Symptômes vasomoteurs Recommandations 1. L’apport de modifications au mode de vie (y compris la diminution de la température profonde du corps, la pratique régulière d’exercices, la maîtrise du poids, l’abandon du tabagisme et le fait d’éviter les déclencheurs connus [comme les boissons chaudes et l’alcool]) peut être recommandé aux fins de l’atténuation des symptômes vasomoteurs légers. (I-C) 2 2. Les fournisseurs de soins de santé devraient présenter l’hormonothérapie (œstrogènes utilisés seuls ou conjointement avec un progestatif) comme étant le traitement le plus efficace pour la prise en charge médicale des symptômes ménopausiques. (I-A) 3. Les progestatifs seuls ou les contraceptifs oraux à faible dose peuvent être offerts à titre de solutions de rechange pour le soulagement des symptômes ménopausiques au cours de la transition ménopausique. (I-A) 4. Les traitements d’ordonnance non hormonaux (y compris certains antidépresseurs, la gabapentine et la clonidine) peuvent entraîner une certaine atténuation des bouffées de chaleur; ils présentent toutefois leurs propres effets indésirables. Ces solutions de rechange peuvent être envisagées lorsque l’hormonothérapie s’avère contre-indiquée ou lorsque la patiente ne souhaite pas y avoir recours. (I-B) 5. Nous ne disposons que de données limitées sur l’efficacité de la plupart des approches parallèles en ce qui concerne la prise en charge des bouffées de chaleur. Ainsi, en l’absence de preuves solides de leur efficacité et compte tenu des données minimales dont nous disposons quant à leur innocuité, ces approches ne devraient pas être recommandées. Les femmes devraient être avisées que, jusqu’en janvier 2004, la plupart des produits de santé naturels entraient sur le marché canadien en tant que « produits alimentaires » et n’étaient pas soumis à la réglementation régissant les produits pharmaceutiques. Ainsi, la plupart de ces produits n’ont pas fait l’objet de tests rigoureux en ce qui concerne la prise en charge des bouffées de chaleur allant de modérées à graves; de plus, pour bon nombre d’entre eux, nous ne disposons pas de données sur l’efficacité et l’innocuité. (I-B) 6. L’œstrogénothérapie peut être offerte aux femmes qui ont subi une ménopause chirurgicale dans le cadre de la prise en charge de l’endométriose. (I-A) Chapitre 5 : Santé urogénitale Recommandations 1. La crème d’œstrogènes conjugués, l’anneau intravaginal d’estradiol à libération prolongée ou les comprimés vaginaux d’estradiol sont recommandés à titre de traitement efficace contre l’atrophie vaginale. (I-A) 2. La mise en œuvre systématique d’une cothérapie au moyen d’un progestatif n’est pas requise pour la protection de l’endomètre chez les femmes qui prennent une œstrogénothérapie par voie vaginale selon une posologie adéquate. (III-C) 3. Les lubrifiants vaginaux peuvent être recommandés pour l’atténuation subjective des symptômes de la dyspareunie. (II-2B) 4. Puisque l’absorption générale des œstrogènes administrés par voie vaginale est minimale, leur utilisation n’est pas contre-indiquée chez les femmes qui présentent des contre-indications à l’œstrogénothérapie générale, y compris la manifestation récente d’un accident vasculaire cérébral et d’une maladie thromboembolique. (III-C) Toutefois, nous ne disposons pas à l’heure actuelle de données suffisantes pour en recommander l’utilisation chez des femmes atteintes du cancer du sein qui reçoivent des inhibiteurs de l’aromatase (lorsque l’objectif du traitement adjuvant est une absence complète d’œstrogènes au niveau tissulaire). Leur utilisation dans de telles circonstances se doit d’être dictée par des préoccupations quant à la qualité de vie, à la suite d’une discussion au sujet des risques possibles. (III-C) 5. L’œstrogénothérapie générale ne devrait pas être recommandée pour la prise en charge de l’incontinence urinaire postménopausique par impériosité ou à l’effort, compte tenu de l’absence de données probantes en indiquant l’efficacité au plan thérapeutique. (I-A) Une œstrogénothérapie vaginale pourrait toutefois être recommandée, particulièrement aux fins de la prise en charge de l’incontinence par impériosité. (II-1A) 6. Dans le cadre de la prise en charge de l’incontinence à l’effort, les femmes devraient être incitées à faire l’essai d’options non chirurgicales, telles que la perte de poids (chez les femmes obèses). (I-A) La physiothérapie du plancher pelvien (avec ou sans rétroaction biologique), (II-1B) l’utilisation de poids vaginaux en forme de cônes, (II-2B) l’électrostimulation fonctionnelle (I-B) et/ou l’utilisation de pessaires intravaginaux (II-2B) peuvent également être recommandées. 7. La modification comportementale, (II-2B) l’électrostimulation fonctionnelle (II-1B) et le traitement antimuscarinique (I-A) sont recommandés pour la prise en charge de l’incontinence urinaire par impériosité. 8. L’œstrogénothérapie par voie vaginale peut être recommandée pour la prévention des infections récurrentes des voies urinaires chez les femmes postménopausées. (I-B) Chapitre 6 : Agents thérapeutiques d’ordonnance Aucune recommandation Chapitre 7 : Prise en charge continue des femmes ménopausées et de celles qui présentent des considérations particulières Recommandations 1. Tout saignement imprévu survenant après 12 mois d’aménorrhée est considéré comme un saignement postménopausique et devrait faire l’objet d’une exploration. (I-A) 2. Un traitement cyclique (au moins 12 jours par mois) ou continu faisant appel à un progestogène devrait être ajouté à l’œstrogénothérapie chez les femmes dont l’utérus est intact; les médecins devraient effectuer le suivi de l’observance du traitement faisant appel à un progestogène. (I-A) 3. L’hormonothérapie devrait être offerte aux femmes qui présentent une insuffisance ovarienne prématurée ou une ménopause précoce; (IA) de plus, son utilisation devrait être recommandée jusqu’à l’âge de la ménopause naturelle. (III-B) 4. L’œstrogénothérapie peut être offerte aux femmes qui ont subi une ménopause chirurgicale dans le cadre de la prise en charge de l’endométriose. (I-A) Chapitre 8 : Sexualité et ménopause Déclarations sommaires 1. La sexualité est de nature multifactorielle et biopsychologique; elle est affectée par des facteurs psychologiques, relationnels, physiques, sociaux et culturels, ainsi que par le vieillissement et le déclin hormonal. (II-2) 2. Bien que la libido, l’excitation, l’orgasme et la satisfaction connaissent un déclin avec l’âge et dans le cadre de la ménopause, la satisfaction sexuelle demeure toujours possible. (II-2) 3. Chez les femmes ayant passé le cap de la quarantaine, la baisse de la libido constitue le problème sexuel le plus courant (elle se manifeste dans jusqu’à 40 % des cas). Toutefois, seulement 12 % des femmes ménopausées en sont personnellement incommodées. (II-2) 4. Chez les femmes, la fonction sexuelle est affectée par la présence ou non d’un ou d’une partenaire (et la santé et la fonction sexuelle que connaît ce dernier ou cette dernière), au fil de l’âge. (II-2) 5. Chez les femmes qui connaissent une ménopause chirurgicale, la baisse de la libido et la détresse présentent une prévalence accrue, par comparaison avec la situation qui est constatée chez les femmes qui connaissent une ménopause naturelle. (II-2) 6. Chez les femmes, la pratique de contacts sexuels satisfaisants améliorent la qualité de vie, au fil de l’âge. (II-2) 7. Certains troubles médicaux et psychologiques (et les traitements visant à les contrer) peuvent affecter la sexualité. (II-2) 8. Les femmes pourraient hésiter à discuter de leur sexualité avec leurs médecins. (II-2) Recommandations 1. Les fournisseurs de soins de santé devraient reconnaître que, bien que les femmes âgées soient toujours des êtres sexuels et qu’elles aient encore des besoins en matière de sexualité, elles pourraient être réticentes à entamer une discussion au sujet des problèmes qu’elles connaissent à cet égard. (III-A) 2. Les fournisseurs de soins de santé devraient être sensibles aux modifications (attribuables à l’âge ou à des maladies) que connaît la sexualité chez les femmes. (III-A) 3. Les femmes et leurs partenaires devraient être sensibilisés aux modifications qui affectent la sexualité chez les femmes, au fil de l’âge. (III-A) 4. Lorsqu’une femme ne considère pas que la baisse de sa libido constitue un phénomène incommodant, aucun traitement n’est requis. (III-B) Dysfonctions Sexuelles Féminines Déclarations sommaires 1. Les déterminants de la fonction sexuelle mettent en jeu des mécanismes centraux et périphériques. (II-2) 2. La testostérone et les œstrogènes exercent des effets sur la fonction sexuelle. (I) 3. Le taux sérique de testostérone ne constitue pas un marqueur utile aux fins du diagnostic de la dysfonction sexuelle. (II-I) 4. Le maintien de la santé vaginale et vulvaire constitue le principal champ d’action des œstrogènes. (II-2) Recommandations 1. L’atrophie vulvovaginale devrait faire l’objet d’un traitement chez toutes les femmes ayant passé le cap de la quarantaine qui sont troublées par une dysfonction sexuelle. (I-A) 2. L’évaluation de la dysfonction sexuelle féminine ne devrait pas faire appel à la mesure des taux sériques d’androgènes. (I-A) Évaluation et prise en charge Déclarations sommaires 1. La tenue d’une brève anamnèse de la sexualité fait partie intégrante de l’évaluation des femmes ménopausées. (III) 2. La dysfonction sexuelle peut être répartie en quatre catégories : troubles de la libido, troubles de l’excitation, troubles de l’orgasme et troubles liés à la douleur. Ces catégories se chevauchent souvent. (II-2) 3. Les femmes ayant passé le cap de la quarantaine sont celles chez qui la présence d’une faible libido causant de la détresse est la plus courante. (II-2) 4. Chez 50 % des femmes, une atrophie vaginale se manifeste dans les trois ans suivant la ménopause; cette atrophie constitue couramment une cause de douleur sexuelle chez les femmes ménopausées. (II-1) 5. La douleur sexuelle donne lieu à une cascade de symptômes sexuels nuisibles. (II-1) 6. La prise en charge des dysfonctions sexuelles met en jeu une approche à volets multiples traitant des aspects médicaux, psychologiques et relationnels de celles-ci. (III) 7. Il a été démontré que le traitement à la testostérone par voie transdermique entraînait une hausse de la libido, de l’excitation et de la fréquence des événements sexuels satisfaisants, et qu’il atténuait la détresse personnelle chez les femmes en ménopause (chirurgicale ou naturelle). Toutefois, aucun produit n’a été approuvé pour cette indication au Canada. (I) Recommandations 1. Les fournisseurs de soins de santé devraient inclure un bref questionnaire de dépistage sexuel dans le cadre de l’anamnèse des femmes ménopausées. Des interventions ne devraient être mises en œuvre que lorsque la patiente est incommodée par ses problèmes de nature sexuelle. (III-3A) 2. Les quatre catégories de la dysfonction sexuelle (troubles de la libido, troubles de l’excitation, troubles de l’orgasme et troubles liés à la douleur) devraient être utilisées pour faciliter le triage des problèmes formulés par les patientes et leur prise en charge. (III-3A) 3. Une œstrogénothérapie vaginale devrait être prescrite aux femmes postménopausées qui présentent une atrophie vulvovaginale et une dysfonction sexuelle. (I-A) 4. Parmi les meilleures options dont nous disposons à l’heure actuelle pour les femmes qui présentent une baisse de la libido, on trouve la prise en charge de l’atrophie vaginale, la prise en charge des facteurs contributifs qui peuvent être traités et le counseling en sexologie. (I-A) 5. Des dilatateurs vaginaux, des lubrifiants et des hydratants devraient être offerts aux femmes présentant des symptômes d’atrophie vulvovaginale qui ne peuvent utiliser des œstrogènes. (III-B) 6. Les cliniciens devraient souligner, aux patientes qui sont incapables de connaître des relations sexuelles avec pénétration, les avantages d’autres formes de contact sexuel. (III-A) Situations Cliniques particulières Déclarations sommaires 1. La dysfonction sexuelle est courante chez les patientes déprimées et chez celles qui prennent des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine. (I) 2. La perte prématurée de la fonction ovarienne pourrait s’accompagner d’une dysfonction sexuelle attribuable à l’arrêt de la production ovarienne d’œstrogènes et d’androgènes à un moment de la vie où l’activité sexuelle est normalement rehaussée. (II-A) 3. Les survivantes du cancer du sein qui utilisent des inhibiteurs de l’aromatase sont plus exposées à la dysfonction sexuelle attribuable à l’atrophie vulvovaginale que les femmes qui utilisent du tamoxifène ou que les sujets témoins. (II-1) Recommandations 1. Les patientes qui utilisent des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine devraient être renseignées au sujet des effets qu’exercent ces médicaments sur la sexualité et être avisées du fait que ces effets sont réversibles à la suite de l’abandon de la médication. (III-B) 2. La santé sexuelle des patientes qui présentent une insuffisance ovarienne prématurée devrait faire l’objet de discussions. (III-B) 3. Les patientes atteintes du cancer du sein qui utilisent des inhibiteurs de l’aromatase devraient être avisées des effets possibles de ces médicaments sur la sexualité. (II-2B) Chez ces femmes, la décision d’avoir recours à un traitement aux œstrogènes par voie intravaginale pour contrer l’atrophie vulvovaginale grave doit être fondée sur des facteurs liés à la qualité de vie et ne devrait être prise qu’à la suite d’une discussion au sujet des effets incertains de ce traitement sur la récurrence du cancer du sein. (III-I) Chapitre 9 : Médecine complémentaire et parallèle Déclarations sommaires 1. La Base de données des produits de santé naturels homologués de Santé Canada dresse la liste des produits dont l’innocuité, l’efficacité et la qualité ont été évaluées, et dont l’utilisation a été approuvée chez les femmes qui connaissent des symptômes ménopausiques. (III) Recommandations 1. Les fournisseurs de soins de santé pourraient offrir à leurs patientes l’utilisation des modalités de médecine complémentaire et parallèle dont l’efficacité a été démontrée pour ce qui est de la prise en charge des symptômes ménopausiques légers. (I-B).

Keywords: androgen; antidepressants; breast cancer; cardiovascular diseases; complementary therapies; depression; estrogen; estrogen therapy; exercise; hormones; lifestyle; memory; menopausal hormone therapy; menopause; mood; nutrition; progestin; sexuality; testosterone; urogenital symptoms; vasomotor symptoms.

Publication types

  • Practice Guideline

MeSH terms

  • Adult
  • Aged
  • Breast Neoplasms / therapy
  • Cardiovascular Diseases / therapy
  • Female
  • Female Urogenital Diseases / therapy
  • Humans
  • Menopause* / physiology
  • Menopause* / psychology
  • Middle Aged
  • Patient Care Management / methods*
  • Risk Assessment
  • Sexual Dysfunctions, Psychological / therapy